Résumé :
|
Constituée au XVIIIè siècle, devenue suspecte au XIXè, la question du fondement de la morale se trouve aujourd'hui noyée dans le flou de notre idéologie. Pour l'en dégager, François Jullien entreprend de la repenser en la réfléchissant dans une autre tradition culturelle (la Chine) - par confrontation avec l'un de ses principaux penseurs (Mencius). Le temps est en effet venu de sortir la philosophie de sa filiation occidentale ; de l'envisager d'un dehors pour sonder ses partis pris théoriques. Au risque sinon de s'enfermer dans un humanisme naïf, en vivant son conformisme idéologique comme une évidence, ainsi que de condamner la philosophie à l'atavisme. Le siècle des Lumières avait déjà le goût du dialogue entre cultures (dans le genre : entre un " philosophe chinois " et un " philosophe chrétien "). Mais, ici, c'est un sinologue qui conduit le débat. Avec notamment pour enjeu : concevoir un statut non doloriste de la " pitié ", chercher un rigoureux ancrage à l'humanité comme à la solidarité, ou penser l'accès à l'inconditionné (le " Ciel ") à partir de la morale.
|