Résumé :
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Ces mémoires sont des mémoires véritables : toutes les pages en furent dictées le soir, au coin de mon feu, tandis que, les yeux clos, je regardais passer mes souvenirs. J'ai tenté de faire revivre la figure de Louis-Irénée Peluque, mon condisciple et mon ami ; j'ai conté simplement les actions auxquelles il se trouva mêlé. Ces actions, que je n'ai point inventées, sont naturellement banales et décousues, comme la vie. Quelques jeunes femmes surgiront au cours de ce récit ; je les présenterai en temps et lieu, on rencontrera aussi plusieurs jeunes hommes, qui m'ont paru beaucoup plus dignes de considération. Parmi ceux-ci, je citerai Félix-Antoine Grasset, poète pessimiste, et votre serviteur Jacques Panier, ce mot de serviteur n'étant d'ailleurs qu'une formule vaine. Je ferai tout à l'heure un portrait du premier, pour ce qui est de moi, la modestie me commande de n'en point parler en des termes flatteurs ; d'autre part, ma petite idée de mon mérite personnel m'interdit de me dénigrer systématiquement à seule fin de paraître véridique. Je laisse donc au lecteur le soin de deviner mon visage au son de ma voix.
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