Résumé :
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Si le spectacle du changement est d’abord insupportable à l’homme qui « fait l’histoire » et oblige cette dernière à se « voiler de mythe », comme cela a été suggéré, on comprend que la production littéraire s’instaure dans la dénonciation d’un automatisme de répétition. L’analyse structurale qui n’a aucune raison de se refuser le plaisir d’une certaine « traversée » du texte, est donc à la recherche des effets du sens dans « l’après-coup » qu’elle assigne à l’évolution des formes et des différences. C’est bien la nécessité de fonder cet après-coup qui justifie le choix et oblige à trancher le problème de l’indécidabilité des codes dont parle Roland Barthes dans le sens d’une restriction voulue mais provisoire. Le sujet critique y assume néanmoins un rôle exceptionnel, inscrivant, grâce à la rencontre de l’imaginaire et du général de l’idéologie, les conditions de l’apparition de son objet. D’où l’importance des jumeaux comme fondateurs mythiques des cosmogonies, polarisant la logique binaire de cette pensée primitive de l’identification qui devient le moteur effectif de l’histoire. Une pensée de « poète » évidemment : celle qui, par exemple, dans la surdétermination d’une lettre (en trop) pousse le cadet Edgar Poe(t) à retourner le modèle historique de son double shakespearien. D’où encore, la Ménippée qui fonde secrètement l’empire des lettres elles-mêmes. Le mythe est ici le lieu stratégique d’une interrogation visant à établir, à travers la grille qui structure le texte littéraire, les rapports du symbolique et du social. Du théâtre de Plaute aux contes de Perrault d’une part, de Platon à Shakespeare et à Poe de l’autre, l’étude s’efforce d’explorer quelques fantasmes du monde culturel occidental.
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