Résumé :
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Finissons-en avec un préjugé tenace : non, l'art contemporain n'est en rien la laborieuse continuité de l'art moderne. Tout le contraire, en vérité. Où les audaces de la modernité artistique, entre abstraction, autonomie et désacralisation, purent laisser craindre un tarissement de la création plastique, l'art contemporain se signale plutôt par sa formidable profusion, son indéniable inventivité, une notable capacité à assimiler autant qu'à recycler son environnement. Au juste, il n'est aucun domaine, esthétique, social, politique, dont l'art contemporain ne s'empare bientôt pour affirmer sa vision singulière des choses, avec ce résultat : une lecture sûre, précise, souvent coupante, de la réalité. Envisageant le mouvement de l'art entre les années soixante et les derniers moments du XXe siècle, cet ouvrage s'articule autour de deux grandes séquences. Développant les critères de modernité, d'avant-gardisme et de postmodernité, s'attachant de surcroît à tracer une figure de l'artiste en pleine mutation, une première partie examine en les inventoriant les fondements historiques de l'art contemporain. Descriptive autant qu'analytique, une seconde partie présente l'art de la fin du XXe siècle dans la diversité de ses composantes et de ses évolutions plastiques : "néo-peinture", art tridimensionnel sous ses formes multiples, création d'essence technologique, esthétiques d'intervention sociale, représentations "brouillées", art du "presque rien"... Un ultime chapitre est consacré à l'examen des rapports entre art vivant et institutions, rapports envisagés à travers les aspects dorénavant cardinaux et de l'intégration de l'art dans l'économie des biens politico-culturels. Se tenant à distance des polémiques récurrentes relatives à l'art d'aujourd'hui, lesquelles tendent volontiers à dénier sa valeur à la création contemporaine la plus avancée, Art, l'âge contemporain se présente moins comme un plaidoyer que comme l'occasion d'un constat : l'art de la fin du XXe siècle, plus vivant que jamais - n'en déplaise à ses fossoyeurs -, est et demeure un champ majeur de la production symbolique.
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