Résumé :
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Les lettres de Mallarmé sont d'un intérêt souvent extraordinaire. Il a livré sur son exploitation des confins de l'esprit et de la matière, et sur la poésie comme il la conçoit, et sur les poèmes qu'il tente d'écrire alors - dont deux de ses plus grands, Hérodiade et le Faune - des informations que rien de son œuvre proprement dite ne peut remplacer ni même laisser prévoir. Et non seulement il formule ainsi une pensée qui est neuve autant que profonde, mais il en dit la naissance, les péripéties, les angoisses, photographiant un drame de l'intellect dont le Toast funèbre - son seul poème un peu explicite - n'énoncera plus cinq ou six ans plus tard que le dénouement, tout d'apparente sérénité. Yves Bonnefoy La poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle.
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