Titre : | Nos vies : roman |
Auteurs : | Marie-Hélène Lafon, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | [Paris] : Buchet-Chastel, DL 2017 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-283-02976-3 |
Format : | 1 vol. (182 p.) / 19 cm |
Langues: | Français |
Index. décimale : | 800 (Littérature) |
Catégories : |
Art et culture > Littérature > Littérature française > De 2000 à aujourd'hui (sélection) |
Mots-clés: | littérature ; français ; solitude ; amour |
Résumé : |
Jeanne Santoire peuple sa retraite d’autres solitudes. Dans son petit théâtre, Gordana occupe le premier rôle. Caissière du Franprix de la rue du Rendez-vous à Paris, la jeune femme travaille en silence, prend garde à ne pas croiser les regards des clients, à susciter le moins d’échanges possible afin de ne pas avoir à prononcer des mots qui trahiraient son accent étranger.
Jeanne l’imagine venue de l’Est. D’un portefeuille tombé à terre s’échappent des photos : sur l’une, Gordana, fillette à tresses, tient dans ses bras un chiot ; sur l’autre, l’adulte porte un bébé nu, peut-être son fils laissé au pays. Chaque vendredi matin, au Franprix, Jeanne observe un homme, brun et mutique, qui dépose ses courses à la caisse quatre, celle de Gordana. La retraitée leur invente un passé, un présent et un avenir, qu’elle infléchit, corrige, enrichit de ce que la vie lui apprend d’eux : un nom prononcé dans une pharmacie, un handicap dissimulé qui se révèle… À ces fictions tricotées pour se tenir chaud, Jeanne mêle ses souvenirs, en bribes éparses : les parents commerçants, les amis du 15 août, un premier amour tenu secret, un second rejeté par la famille, une complicité qui a permis de tenir bon. Avec Marie-Hélène Lafon, les drames de l’existence surgissent au détour d’une phrase, avec l’air de ne pas y toucher – si délicatement que parfois le cœur se serre alors que le cerveau attend confirmation. Dans une modeste mise en abyme, Jeanne, double de l’écrivain, joue en solitaire à « On aurait dit que… », guette en démiurge la véracité de ses inventions, ne s’offusque jamais des démentis de la vie. Si Gordana sert de fil rouge, c’est bien le destin de la sexagénaire, débarrassé d’un conditionnel parfois pesant, qui tient le plus en haleine. Depuis le pensionnat et la cécité de sa grand-mère, Jeanne scrute et brode autour des motifs entraperçus des existences de peu, comme la sienne. Marie-Hélène Lafon a souvent habitué ses lecteurs à des personnages du Cantal in situ (Joseph) ou en exil (Les Pays). Ce faisant, elle explorait avec finesse des manières de dire qui n’ont à l’accoutumée pas leur place dans les livres. Cette fois, elle ne rapporte que quelques expressions dont la simplicité dit mal l’âpreté, comme faire face ou refaire sa vie, qu’elle se refuse à enfermer entre des guillemets. Sous sa plume fluide et ultrasensible, le temps et les mots glissent avec pudeur d’une vie à l’autre, de l’anodin à la tragédie, du quotidien à des disparitions abruptes qui n’exigent aucune explication. |
Exemplaires (1)
Localisation | Code-barres | Cote | Support | Section | Disponibilité |
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AF Bengale | BE300673 | R LAF | Livre | Romans adulte | Libre accès Disponible |