Résumé :
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De nos jours, hélas, les fermes ressemblent de plus en plus à des usines et si le genre humain a des efforts à faire, c’est peut-être dans le sens d’un «progrès du progrès». Il est tout à fait défendable d’élever des animaux pour manger leur chair et boire leur lait. Mais il faut leur assurer une vie décente et, à la fin, une mort rapide et sans douleur. Tel est le seul contrat honorable et durable que l’homme puisse conclure avec la nature. Si l’on est arrivé à produire le maximum de viande au minimum de frais, c’est en augmentant terriblement la barbarie. Or la souffrance des bêtes n’est pas fatale. Nous devons (chacun de nous doit) lutter contre l’élevage intensif et les atrocités qu’il suppose. Il me serait facile d’horrifier le lecteur avec un reportage sur la ferme d’aujourd’hui. J’ai préféré donner du rêve en dessinant celle d’hier. Puisse sa réalité (encore si proche) nous guérir de «cette indifférence aux souffrances qu’on cause» dont parle Marcel Proust et qui est, dit-il, «quelques autres noms qu’on lui donne, la forme terrible et permanente de la cruauté». La plupart de ces aquarelles ont été dessinées sur le vif à la ferme de Cogges, à Witney, près d’Oxford, en Angleterre. Dans cette ferme, on s’entête à travailler et à vivre comme autrefois. Nous remercions ses habitants pour leur accueil et vous recommandons vivement d’aller leur rendre visite.
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