Résumé :
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L'Afghanistan est la voie d'accès privilégiée de l'Occident vers l'Inde et la Chine, par cette route de la tradition que l'Occident a appelée la " route de la soie ", animée par les mouvements de flux et de reflux au gré des conquêtes qui s'y sont déroulées depuis l'Antiquité et jusqu'à nos jours. Il est aisé de concevoir les conséquences de cette situation géographique aux plans ethnique, culturel et religieux. Pendant cette période qui va jusqu'au début de XVIIIe siècle, la tolérance religieuse a régné, et chacun avait son temple, qu'il soit zoroastrien, bouddhiste, brahmane, sikh, juif ou chrétien. C'est dans la conscience de cette dépendance que s'inscrit la tradition spéculative afghane, qu'on appelle fuqr, c'est-à-dire " pauvreté spirituelle ", sans distinction de race, d'ethnie ni de religion. Jusqu'à l'arrivée des Britanniques en Inde, le mode de vie des Afghans, leur foi et leur éducation étaient imprégnés de soufisme. Toute forme d'extrémisme leur était étrangère. [...] Notre monde civilisé se caractérise par notre passivité devant les nouvelles que nous livre le prêt-à-porter journalistique évoluant au gré du marché spéculatif du moment. J'ai donc décidé d'écrire, au terme d'une recherche de plus de dix ans, et de le faire pour ceux qui comme moi n'acceptent pas cette façon caricaturale d'être informé qui est celle de notre fin de XXe siècle. Un proverbe dit : " Un homme qui ne connaît pas son passé ou bien a un avenir incertain ou bien est un homme mort. "
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